Selon les premières estimations d'Interfel, l'interprofession des fruits et légumes, "les campagnes d'automne ne seront pas a priori touchées par les aléas climatiques" de l'été.
Cependant, "des phénomènes de rattrapage peuvent intervenir sur certains produits. La situation peut, selon les produits, encore fortement évoluer", a indiqué à l'AFP Interfel.
Pour l'instant, la récolte de pommes et de poires est "bonne" avec des fruits "aux qualités gustatives exceptionnelles" et un taux de sucre élevé, en raison de l'ensoleillement et de la chaleur de l'été, constatent les producteurs.
Toutefois, certaines variétés de pommes précoces comme la Royal gala n'afficheront pas une aussi bonne mine qu'à l'habitude, leurs couleurs ayant été modifiées par une température trop élevée la nuit cet été.
Les premiers légumes d'hiver n'ont apparemment pas ou peu souffert de la canicule. "Nous ne percevons, a priori, aucune conséquence sur les volumes disponibles. Pour les carottes, poireaux et endives les prévisions sont normales à bonnes", indique Interfel.
Interfel reconnaît que les prix de certains fruits et légumes ont eu un coup de chaud en juillet et en août, mais cette hausse est à relativiser car en 2002 une météo et une consommation médiocres avaient pesé sur les prix, selon cet organisme.
Les conditions climatiques du printemps (gel en avril dans la Vallée du Rhône et sécheresse) ont réduit la récolte des fruits d'été, et quelquefois leur calibre. En revanche, pêches, nectarines, prunes et raisins, gorgés de sucre, offrent des qualités gustatives exceptionnelles.
Les campagnes de prunes et de raisins ont démarré avec 10 à 15 jours d'avance, par rapport à la normale tandis que celle d'abricot s'est terminée précocement en juillet.
La canicule a anéanti une partie de la production de fruits rouges tandis que la production de melon subissait des à-coups. Au plus fort de la canicule les consommateurs charchaient à étancher leur soif avec melons et pastèques provoquant une raréfaction de l'offre et une hausse des prix.
La vague de chaleur en juillet a entraîné une maturité précoce des tomates, concombres, courgettes et poivrons, provoquant un afflux de l'offre. La persistance de la canicule en août a, en revanche, fait souffrir les plants de tomates ou de concombres, entraînant une baisse de l'offre au moment où les consommateurs privilégiaient ces légumes consommés crus.
Les prix des salades ont flambé en raison de la perte de production et du coût de l'irrigation. Ils ont quelquefois été multipliés par trois, selon les variétés. Il est encore difficile de chiffrer les pertes des maraîchers en salade, a précisé Interfel.
En revanche, artichauts, choux-fleurs, brocolis, pommes de terre et haricots coco ont vu leurs prix chuter pendant la canicule, les Français ayant délaissé ces légumes à cuire quand les températures atteignaient plus de 30 voire plus de 40 degrés dans les cuisines. |